Essai pour un vrai débat sur le maljournalisme

Pumpernickel, chronique satirique d’Alsace du nord, a été condamné à verser 5350 euros au total. Ce trimestriel sans publicité de huit pages est tiré à 500 exemplaires et « vit » avec un budget annuel de 500 euros seulement...

Le titre de ce journal alternatif de Wissembourg tient d’un personnage moqueur du folklore alsacien. Mais ses mésaventures montrent en creux ce qui se passe partout en France : la faiblesse du contrepouvoir médiatique face aux notables de la politique, de l’entreprise ou même de l’université. Dans une indifférence aveuglante.

Les 5350 euros de pénalité que doit payer Pumpernickel se composent ainsi: amende 750 euros, insertion dans la presse 1000 euros, dommages & intérêts pour le maire) 1800 euros, dommages & intérêts pour son premier adjoint 1800 euros.

 Quels crimes a commis le trimestriel? Il a notamment écrit qu’un «ancien lycée a bien été bradé à un promoteur immobilier», que «l'opposition est muselée», que «favoritisme et clientélisme sont la règle». Pumpernickel a également dénoncé des nouveaux locaux rénovés aux frais des contribuables, des faveurs dont auraient bénéficié des membres de la Chambre de commerce et d'industrie.

 On reproche également à Antoine Michon, l’enseignant qui anime bénévolement le journal satirique, d’avoir écrit: «Aucun numéro de la gazette nullissimale ne rappelle que les contresens cyclables en vigueur sous toutes les latitudes resteront interdits à Wissembourg tant que le "Roi-Pierre" [le maire Pierre Bertrand] portera la couronne». Ou que «l'Esprit descende et vienne illuminer cette cervelle en panne neuronale.»

 Autre phrase condamnée en vertu des lois de la démocratie française : «Tout cela aura été décidé dans le cénacle fermé d'une assemblée de délégués de conseils municipaux nommés selon des procédures qui rappellent le "centralisme démocratique" des partis bolcheviques.»

Cela existe, une démocratie sans poil à gratter ?

Contacts, dons et soutiens:

Pumpernickel

1 rue Saint-Jean