Médiateur et tromperie

en français              in English       Octobre 2005

Essai pour un vrai débat sur le maljournalisme 

Médiation et insensibilité au maljournalisme

Un journal affilié au Monde montre comment la fonction de médiateur peut être détournée de sa mission d'incitation qualitative, faute de rigueur et d’exigence. Le journalisme y perd en crédibilité.

 [Ce texte est suivi d'un courriel très révélateur du médiateur critiqué]

 

N’est pas médiateur qui veut. Certains journaux consacrent une rubrique, généralement hebdomadaire, à cette fonction de défense des lecteurs soucieux de qualité dans l’information. Le médiateur in situ permet d’assurer ces derniers de la capacité d’autocritique de la rédaction – avec l’engagement d’amélioration que cela induit. La mise en place d’un tel dispositif nécessite un minimum de professionnalisme et d’ouverture d’esprit, cependant. Un langage journalistique à l’instar des logiciels sans lesquels les ordinateurs ne peuvent pas ouvrir des documents importants...

Le Midi Libre, quotidien régional affilié au Monde, s’essaye à cet exercice de service-après-lecture depuis mars 2005, date du lancement de sa nouvelle formule. Bévues de presse a montré comment dans ce domaine le grand journal parisien avait des leçons d’autocritique à prendre chez son équivalent espagnol de El País. Mais la lecture de deux mois d’articles d’Olivier Clerc, le médiateur du Midi Libre, permet de relativiser beaucoup les reproches qu’on a pu faire à ses confrères du Monde, Robert Solé et ses prédécesseurs.

Dans sa chronique du 9 avril, par exemple, le préposé à l’autocritique du quotidien régional revient sur la précipitation qui a conduit son journal à publier le samedi 2 matin un supplément sur Jean Paul II, « que la maladie a finalement terrassé ». Or ce décès a été confirmé et annoncé par le Vatican le samedi soir, seulement, et le Midi Libre a eu raison un jour trop tôt... Cette erreur n’a pas été catastrophique en soi, le Pape polonais étant déjà moribond, mais elle a provoqué des protestations de lecteurs. Les dénégations du médiateur, perdu dans des explications trompeuses sur le difficile métier d’informer, ont été bien plus graves, elles. Sa chronique a révélé un refus de se remettre en question, propre à trop de journalistes, sous couvert de pseudo-débat sur la qualité de la presse.

Dans un autre papier (19 mars), le «défenseur des lecteurs» du Midi Libre - pour employer le terme de ses équivalents espagnols -  a fixé ses phares sur la photo d’un crâne rasé, parue en première page quelques jours plus tôt. Elle avait été prise de derrière et illustrait un article sur une manifestation de l’extrême droite à Montpellier. La critique d’un lecteur chauve offrait à Olivier Clerc un prétexte pour éviter les questions qui fâchent. «On renforce un amalgame abusif» citait le médiateur, avant de conclure sa chronique  avec une diversion sur la « boule-talisman » du gardien de buts Fabien Barthez. Ce faisant, le médiateur se gardait de revenir sur la superficialité et les fautes des articles sur l’extrême droite parus les jours précédents dans son journal.

Autre exemple, avec un retour tardif (23 avril) sur une note parue deux semaines plus tôt. Il s’agissait d’un compte-rendu de meeting des Verts, dans le cadre de la campagne du referendum de la Constitution européenne. Daniel Cohn-Bendit était venu soutenir le «Oui» à Montpellier, et avait été copieusement chahuté comme le rapportait le papier, avec peu de précisions toutefois. Son auteur n’avait pas pu rester jusqu’à la fin de la réunion pour cause de bouclage, mais deux participants l’avaient appelé pour lui raconter le déroulement final du show cohn-benditien.

Le médiateur a félicité son confrère pour avoir rapporté les arguments du député européen, sans relever les faiblesses de l’article. On n’y apprenait rien, en effet, sur les propos tenus par les partisans du « Non », par ceux qui ont jeté des œufs à Daniel Cohn-Bendit ou par les intervenants locaux. Le compte-rendu de ce meeting était superficiel et les photos ne montraient pas le caractère houleux de la rencontre, elles non plus. «Mission accomplie», a pourtant annoncé le médiateur du Midi Libre à ses lecteurs, dans une rubrique qui se veut pédagogique sur la qualité dans le journalisme...

Toutes ces chroniques publiées par le petit frère du Monde sont des modèles de diversion, de contrevérités sur le métier d’informer et de mensonges par omission. Cette supercherie ne doit pas faire oublier que le Midi Libre s’est amélioré avec sa nouvelle formule, plus lisible que l’antérieure. Mais elle souligne, une fois de plus, que la mise en place d’un dispositif de médiation se transforme facilement en opération de relations publiques chez les journaux peu exigeants. Un médiateur n’est qu’un leurre s’il est insensible au maljournalisme, s’il n’est pas un moteur pour produire des articles mieux sourcés, plus précis et équilibrés.

Les universitaires et autres «spécialistes» des médias aiment gloser sur cet outil, à rapprocher des chartes déontologiques. Les écoles de journalisme s’y réfèrent beaucoup, aussi, dans les cours d’éthique ou de droit de la presse. Mais par manque de regard sur l’application concrète de ces dispositifs – faute de «logiciels» de lecture critique de leurs apports – ces considérations médiologiques débouchent sur des travaux corporatistes et superficiels. Jean-Claude Allanic sur France 2, Laurence Lacour à Arrêt sur images sur France 5 ou Robert Solé au Monde font parfois des diversions en signalant des cas de maljournalisme moins avouables que d’autres. Mais leurs exercices d’autocritique sont plus pertinents et ne font pas autant illusion que la médiation au Midi Libre (jusqu’à présent).

jptaille@terra.es

 CAS AVEC CITATION COMPLETE :

 Le médiateur du Midi Libre a affiché beaucoup de mauvaise foi suite à la publication d'un article au sujet de la menace néonazi sur internet, mettant en cause Miss 34, un site de rencontres entre jeunes Héraultais. Ce papier a provoqué de nombreuses protestations de familiers du forum, semble-t-il, et il leur a répondu par un refus de reconnaître des erreurs, mêlé d'arrogance. Une lecture – même rapide - de l’article sur les néonazis du «Net», permet pourtant de relever une multitude de fautes et de défauts indiscutables pour un contrôleur de qualité journalistique. Sans les citer tous:

--Le rédacteur de l’article originel présente le suicide d’Adolf Hitler comme un «évènement sordide»...

--Des «soubresauts de nasillons» sont annoncés en introduction (faute d’orthographe comprise…) sans que le reste du papier offre des éléments concrets sur cette menace.

--Le papier est basé sur un seul témoignage, indirect de surcroît, provenant de la mère anonyme d’une jeune internaute anonyme. Il était pourtant nécessaire (et facile) de recueillir d’autres déclarations d’internautes ainsi que l’avis des gestionnaires de Miss 34.

--Le journaliste ne montre pas à ses lecteurs s’il a cherché à mieux connaître le site et ses équivalents.

--Selon la mère de l’adolescente «insultée» par claviers interposés, des «tchateurs»(¿?) envoient des messages et symboles nazis sur la toile. Le quotidien languedocien ignore – dans l’article originel comme ensuite dans les pseudo-corrections de son médiateur – le fait que l’extrémisme par internet ne se limite pas à ce type de forum (il y a aussi les sites dédiés ou les blogs).

Le médiateur aurait pu s’attarder également sur la présentation bancale de l’article, du titre mal formulé à la photo dépourvue d’exemple de «menace extrémiste». Mais il a rejeté toute discussion sur des bévues tout en adoptant un ton condescendant et moralisateur.

L’article sur Miss 34 et son pseudo-correctif se situent au cœur de la sous-information en France profonde. Cette chronique de médiateur, comme toutes celles qui ont été publiées par le Midi Libre à ce jour, montre à quel point l’amélioration de la qualité des journaux est une question de volonté et rigueur intellectuelle avant tout. Sans ces deux préalables, les outils à connotation éthique sont détournés de leurs nobles finalités pour devenir des instruments de désinformation sur le travail des journalistes.

Tous ces papiers ne sont pas représentatifs de l’ensemble des contenus des quotidiens régionaux, qui peuvent être de meilleure qualité. Il faut aussi admettre que ceux du médiateur du Midi Libre sont de bonne tenue sur le plan du style et du vocabulaire. Cela étant, ils ne respectent pas les règles de base du journalisme, alors qu’ils sont censés être le «la» du quotidien affilié au Monde.

Cette rubrique, telle qu’elle est tenue ici, donne la mesure de ce que peut être le maljournalisme au premier et au second degré (le fait de commettre des fautes inadmissibles et de ne pas les reconnaître). On peut d’ailleurs parler de troisième degré, aussi... Dans une de ces chroniques du samedi, intitulée «Piqûres de rappel», le médiateur du Midi Libre s’est présenté comme le garant du professionnalisme et de l’honnêteté d’un journal «en quête d’un échange fécond avec ses lecteurs». On en est bien loin.

 

REACTION DU MEDIATEUR DU MIDI LIBRE (envoyée le 25 mai)

Objet : Bravo !

Un lecteur particulièrement buté à mon endroit et agressif envers Midi Libre m'a mis sur la piste de "maljournalisme". J'ai lu la page concernant ma fonction médiation et les amabilités me concernant. Va pour la critique de ce que fait Midi Libre et de ce que je signe dans Midi Libre, c'est le jeu. Par contre, pour la première fois de ma vie, je suis taxé de malhonnêteté dans un espace public (bien que virtuel). C'est trop. Qui est Jean-Pierre Tailleur pour se permettre pareille injure à mon égard ? A vouloir se poser en juge, on risque l'examen et le procès !

 A lire ces commentaires sur mes chroniques, le découragement me prend. Comment peut-on se permettre de mettre en ligne ces assertions gratuites, bêtement globalisantes, sans jamais faire l'effort de démonstrations précises, sur pièce ? Pourquoi ne pas m'avoir appelé avant de rédiger ces textes ? Où est la propre déontologie du donneur de leçon ? Cette méthode de com totalitaire (ce coup de poignard dans le dos) sert-elle votre crédibilité ? Que savez-vous de ma manière de travailler, et surtout du degré de satisfaction des lecteurs de Midi Libre (excellent) ? Que savez-vous des initiatives de médiation dans la PQR ?

 Que mon statut soit ambigu, c'est évident. Tellement évident que personne, pas un lecteur, ne vous a attendu pour s'en rendre compte. Même si toute votre prose transpire un complexe de supériorité, ne prenez pas ceux qui nous lisent pour des demeurés !

 Jamais, contrairement à ce que vous affirmez, je ne me suis posé en "défenseur du lecteur". Ah, ces bons vieux mensonges par amalgame, vous n’y résistez pas...

 Il y a aujourd'hui 80 jours que, volontairement, je me suis lancé dans ce pari risqué. Risqué, parce qu'il implique, petit à petit, de mettre sur la table les sujets qui fâchent. Risqué, bien entendu, parce qu'un médiateur salarié de Midi Libre doit d'abord bâtir sa crédibilité, tant côté lectorat que côté rédaction. Risqué, parce que des saint-jean-bouche-d'or dans votre genre se hâtent de vous disqualifier avant d’avoir pu faire état de résultats dérangeants. Risqué, parce que les péroraisons telles que la vôtre peuvent parasiter une communication qui se cherche (forcément).

 Ma seule ambition, c'est mettre sur les rails un nouvel échange exigeant -dans les deux sens - avec les lecteurs. Celle qui a démarré est perfectible, très perfectible. Il faut du temps. Le rodage, ça existe. Tout le monde en convient, sauf vous.

 J'apprends. Sacré apprentissage. Car hormis Henri Amar à La Dépêche de Toulouse, la médiation dans la PQR n'existe pas. Midi Libre apprend. Les lecteurs apprennent. Si vous trouvez ça trop long, trop hésitant, faites-nous donc bénéficier de vos lumineux conseils... Au fait, si vous décidez de me citer dans une production à venir, respectez le contexte, s'il vous plaît.

 Pour ma part, en matière de critique pertinente des médias, je préfère m'en remettre aux régulations démocratiques internes d'un groupe comme Acrimed plutôt qu'aux acides récriminations égocentriques - ah, quelle injustice que la non-connaissance et non-reconnaissance de Bévues de presse par ces mêmes médias que vous vomissez! - d'un affligeant gourou-censeur sorti d'on ne sait trop où.

J'espère que vous aurez le courage de me répondre, par correction.

 

REPONSE DE JPT

Mes «assertions» ne sont pas gratuites, elles sont toutes basées sur des faits précis (il suffit de lire les citations et de cliquer sur les liens...). Je juge sur pièce et me moque du statut de celui qui publie un article. Du coup je trouve particulièrement consternant qu’on réponde à mes arguments par un «de quel droit ?» ou par tant d’aigreur.

Il n’est pas question, pour un blog/webzine non médiatisé, de demander à ceux qui s’expriment déjà dans des médias traditionnels l’autorisation de revenir sur leurs travaux. Ce serait bien le comble pour un support interactif comme Internet. Cela étant, je suis le premier à reconnaître et corriger mes erreurs, le cas échéant, et retire volontiers les qualificatifs qui me paraissent excessifs avec le recul. J’accepte de poster sur mon site les critiques de mes notes et commentaires.

Votre courriel contient cependant une série de contrevérités et de maladresses. Pour prendre un exemple, je n’ai fait que reprendre à mon compte d’hispanophile le terme de "défenseur du lecteur". Il devrait d’ailleurs s‘appliquer à tout médiateur de presse.

Concernant votre chronique, j’imagine bien que vous devez être pris entre une rédaction peu familiarisée avec l’autocritique et des lecteurs parfois grossiers. Mais sincèrement, vous ne crédibilisez pas cette nouvelle rubrique pour les raisons clairement exposées dans mon texte. Votre courriel ne répond a aucun de ces constats ou commentaires...

 

[NB: Le site Acrimed est probablement le plus fourni en éléments critiques sur le journalisme français. Il est plus politique que celui sur le «maljournalisme»… et il a également publié des extraits des travaux présentés sur ce site-ci.]

  

REPONSE DU MEDIATEUR

N'évoquez pas l'aigreur (de ma part) quand il s'agit de colère. Colère, encore une fois, de voir un travail difficile démonté en quelques mots dans un espace public - je maintiens - par quelqu'un qui ne s'applique même pas les règles élémentaires de son propre métier. Il ne s'agissait pas, évidemment, de demander une quelconque autorisation préalable à l'évocation de mes chroniques. Il s'agissait, avant analyse forcément subjective, de vous imprégner d'une problématique que vous êtes bien loin de maîtriser. Bref, de vous comporter en journaliste "réglo" avant de crier haro sur un autre.

Je ne réponds pas à vos arguments par un "de quel droit". Reportez vous à ma réponse. Je ne faisais que demander au nom de quelle autorité, quelle légitimité, vous vous permettiez de m'injurier/ diffamer en me taxant de "malhonnêteté". Vous ne pouvez pas ignorer la responsabilité liée à la publication, même sur un blog, de tels propos.

Et puis, entre nous, quel confort est le vôtre ! Vous me faites penser à un spectateur de cirque hurlant à la triche parce qu'on a tendu un filet sous le funambule. Là aussi, c'est son droit. Ca n'en est pas plus reluisant. J'attendais davantage de votre réponse, une interrogation sur mon travail, voire une modération de vos propos.

Pour ce qui me concerne, l'autocritique - même publique - ne me fait pas peur, pour autant que je la pratique face à une personne ou un groupe prêt(s) à en faire autant. Ce n'est apparemment pas votre démarche. Pour moi, une conviction n'a de force qu'après passage à la flamme du principe de réalité et du doute. Exemple de cet errement méthodologique: hispanophilie ou pas, ta définition d'une fonction de médiation comme "défenseur du lecteur" est au mieux insuffisante, pour ne pas dire pire. Je le sais bien, puisque je vis cette fonction au jour le jour. Mais peut-être est-il absurde de laisser le cordonnier raconter son métier... Encore une fois, j'aurais pu éclairer votre lanterne sur le sujet si vous m'aviez contacté.

Votre définition à l'emporte-pièce zappe allègrement l'un des sens de l'échange, celui du journal et du journalisme expliqué au lecteur à partir du sujet de l'interpellation. Fondamental, indispensable. C'est incroyable que vous n’ayez pas pensé ou que vous ayez décidé de ne pas intégrer cette dimension. Et quand vous décrétez que votre définition "devrait d'ailleurs s'appliquer à tous les médiateurs de presse", je crois rêver. Quel propos abusifs et sentencieux ! Je m'inquiète: si la critique des médias doit passer par de tels a priori, de tels filtres normatifs, réhabilitons vite l'URSS et les "démocraties populaires", on gagnera du temps.

Autre chose: je "ne crédibilises pas cette nouvelle rubrique » ? C'est votre droit de le penser et de l'exprimer sur votre blog. A condition, si votre ambition est de faire oeuvre utile, de marquer clairement les limites de ce qui n'est qu'une opinion, par ailleurs battue en brèche - j'insiste - par les réactions presqu'unanimement favorables des lecteurs.

Retour à "l'aigreur": l'usage que vous faites de ce substantif provoque en moi un écho bien paradoxal. L'aigreur est en effet la structure, l'architecture, le trait dominant de ce que j’ai entendu dire sur vous depuis des années. Ne vous connaissant que bien peu, je me refuse à abonder.

 

REPONSE DE JPT

D’accord pour la colère plutôt que de l'aigreur. Mais votre contre-argumentation hors sujet s'y apparente beaucoup.

Je reconnais aussi mon manque de prise de conscience qu'un blog est aussi un média qui doit accorder un espace à la partie critiquée. Mais c'est pour cela que je poste volontiers vos reproches. J’ai d'autre part apporté quelques aménagements à la page qui vous concerne, en enlevant certains mots trop mis en évidence comme "mensonge" ou "mascarade".

Pour le reste, la critique d'articles ne consiste pas à "s'imprégner d'une problématique que je suis bien loin de maîtriser". Elle consiste à juger sur pièce, sans même avoir besoin - dans certains cas - de connaître le sujet traité. Notamment quand il est évident que le travail d'enquête est partial et léger. Je ne connaissais rien du site "Miss 34" ou des néonazis du Languedoc, par exemple. Mais à la simple lecture des papiers en question, on peut relever plusieurs fautes et maladresses professionnelles, dont celles exposées ci-dessus. Un médiateur se doit de les reconnaître, au lieu de faire diversion par une discussion bancale sur le thème traité dans l'article critiqué (la question du risque extrémiste sur Internet).

Ma légitimité pour écrire cela tient uniquement de la justesse ou pas de mes remarques. Si elles sont injustes, alors je perds ce droit, point. Je n'ai donc pas à savoir si vous avez seulement 5 minutes pour les chroniques, si vous subissez des pressions ou que sais-je d'autre. J'ai d'ailleurs attendu deux mois avant de rédiger une note constatant que niveau médiation, le Midi Libre n'est pas à la hauteur de ses prétentions... ou de tout lecteur journalistiquement exigeant.

L'argument du filet-sous-le-funambule ou du back-to-the-USSR me semble grotesque, celui de l'interpellation, abscons, et celui des réactions-favorables-des-lecteurs, maladroit (avec ce critère, les programmes d'Arte sont pitoyables par rapport à ceux de la TV-réalité). Quant aux "portraits de moi" - par des docteurs en psychiatrie je suppose, vu l'importance que vous accordez à "la légitimité"... - ce sont des gamineries de cours de récré. Que les mêmes personnes tentent de trouver des erreurs dans mes écrits, et qu'elles en tirent des conclusions sur certaines pratiques du journalisme français. Il s'agit de thèmes plus intéressants que mon caractère aigri et maléfique. [Soit dit en passant, un de vos confrères du Midi Libre m'a gentiment traité de pétainiste un jour. Mais je ne l'ai pas mal pris car cela ne signifiait pas de la méchanceté à mes oreilles, juste de la difficulté à contre-argumenter sur Bévues de presse.]

Pour revenir à l'essentiel, c'est à dire à vos chroniques: le médiateur du Midi Libre ne doit-il pas reconnaître plus franchement les erreurs ou les faiblesses d'enquête de son journal? Le dossier "spécial Jean-Paul II" publié prématurément ou les articles mal sourcés sur l'extrême droite à Montpellier m'incitent à penser que oui.

 

REPONSE DU MEDIATEUR

J'ai compris. Si pas un seul de mes arguments ne trouve grâce à vos yeux, il paraît évident que l'échange n'est pas possible. Je regrette d'avoir perdu du temps à vous répondre. Dans l'épisode, c'est mon seul regret. Je passe à autre chose. Bon vent, à jamais.

 

REPONSE DE JPT

Ce refus de reconnaître les faiblesses évidentes de cette chronique et des articles qu'elle traite est sidérant. Il montre l'intérêt d'exposer ces constats critiques dans des sites comme celui-ci.

 

FIN

 

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