Bévues de Presse

Malhonnêteté intellectuelle d’un universitaire

 

Essai pour un vrai débat sur le maljournalisme

 

Précédente Accueil Remonter Suivante

Extrait de critiques envoyées par un «Professeur émérite» de l’université française (Sciences de l'information) :

 

Cher JPT,(…)  Sérieux, bien écrit - mais je ne vois pas très bien le but recherché (autre que vous purger d'un excès de bile). Si c'est pour dire que les journaux français ne font pas bien leur travail, les faibles ventes le suggèrent et de nombreux livres l'ont démontré, dont vous ne semblez avoir lu qu'un petit nombre.

Personnellement, je trouve que s'attaquer à ceux qui justement font mieux leur travail que les autres me paraît vain (d'autant que votre prose exhale une arrogance qui n'est pas de mise). Après tout, personne n'a jamais prétendu que Le Monde et le Canard étaient parfaits. Voir les livres qui leur ont été consacrés.

Si vous étiez un VIP, journalistique ou non, la diatribe aurait une force morale. S'il s'agissait d'un vrai travail de recherche (une thèse par ex.), vous apporteriez votre contribution à la connaissance. Si votre démonstration était sous-tendue par une vision originale de la société, des médias, le livre possèderait un poids intellectuel. (…)

Dans votre livre, vous illustrez (avec grande précision et clarté) ce que sait tout connaisseur de la presse française: celle-ci ne respecte pas les principes US. J'ai longtemps cru, moi aussi que c'était dommage . Mais vu l'état où se trouvent maintenant la presse US (Simpson, Jon Benet Ramsey, Monica - et maintenant le chauvinisme frénétique) ainsi que la vie civique et politique aux EU, on peut avoir des doutes sur la valeur du modèle d'outre Atlantique.

Ma principale critique est autre. Vous ne proposez rien. A quoi sert de décrire une maladie connue si on n'a pas un remède à proposer? A vous entendre, on ne peut rien attendre des journalistes, des éditeurs, des universitaires. Alors quoi? On s'assied par terre et on pleure? (…)

 

Commentaire de JP Tailleur:

--Quels autres essayistes ou chercheurs ont publié une critique aussi documentée du contenu des articles publiés par les grands journaux français?

--Ce type de regard ne devrait pas être réservé seulement aux membres du sérail. Jusqu’à présent, ils n’ont pratiquement rien fait, d’ailleurs, dans ce sens...

--Bévues de presse n’a pas l’acrimonie que cet universitaire lui prête, et il ne faut pas présupposer que je n'ai lu que les ouvrages cités.

--Mon travail n’a pas la prétention d’être exhaustif. Ce n’est qu’un début de diagnostic sur le maljournalisme en France, beaucoup plus argumenté que les travaux auxquels ce "professeur emeritus" fait référence sans les citer. J’invite tout essayiste, universitaire ou journaliste, à rédiger une suite de Bévues de presse, des tomes II, IV, IX etc.

--Au sujet du «modèle d'outre Atlantique», voici ma vision des choses: On American journalism

--La seule proposition qui s’impose pour le moment est résumée en conclusion de Bévues de presse. Les «remèdes» se trouvent au sein même de la presse française: il faut qu’elle créée des rubriques ou des journaux dédiés à la couverture du maljournalisme. Tant qu’il n’y aura pas de débats sur ce thème, et que la profession n’aura pas le courage de dénoncer ses moutons noirs, toute autre solution sera superflue voire même malhonnête. 

 

Précédente Accueil Remonter Suivante